Le projet Forge+ en bref

 

Le projet Forge+ émerge dans un contexte où les prévisions en matière de besoin de production d’énergie décarbonée sont croissantes et où l’énergie nucléaire est identifiée comme l’une des réponses à la hausse de consommation d’électricité à venir. Ces enjeux renforcent la nécessité de Framatome d’augmenter ses capacités de production pour permettre à la France d’être en mesure d’assurer le développement de son parc nucléaire, mais également pour se positionner face à la demande internationale, sans recourir à de la sous-traitance étrangère. Le projet Forge+ participerait ainsi à renforcer la souveraineté industrielle et énergétique de la France.

 

Sommaire :

  1. Les objectifs du projet
  2. La localisation du site envisagé pour Forge+
  3. Les caractéristiques de Forge+
  4. ZOOM sur les alternatives au projet étudiées

 

Les objectifs du projet

Le projet Forge+ est un projet de nouvel atelier de forge au sein de la zone industrielle du Creusot qui devrait permettre à Framatome de doubler sa capacité de production et de produire 100 % des composants forgés nécessaires à la fabrication du circuit primaire d’un réacteur nucléaire de type EPR/EPR2. Ces réacteurs seront installés en France ou à l’international.

Ce projet répond à un objectif de souveraineté nationale par la relocalisation de la production de la chaudière nucléaire, dont une partie des pièces forgées (celles de plus grande dimension) provient actuellement des usines de Japan Steel Work (JSW), seul équipementier en mesure de les produire. Au-delà de la demande en matière de construction d’EPR/EPR2 en France ou à l’international, Forge+ pourrait également servir les besoins des SMR (petits réacteurs modulaires) ou encore des chaudières nucléaires embarquées par les unités mobiles de la Défense Nationale (collaboration avec Naval Group), garantissant des débouchés diversifiés pour ce nouvel équipement. Le projet Forge+, en complément de l’activité de la forge actuelle de Framatome au Creusot, permettrait de répondre à l’entretien et la maintenance du parc nucléaire français en exploitation, notamment dans le contexte de poursuite de fonctionnement des réacteurs au-delà de leurs 40 ans.

La nécessité du projet Forge+ dépend néanmoins fortement de la commande prévue des 8 EPR2 supplémentaires par la France.

 

La localisation du site envisagé pour Forge+

Il s’agit de construire un nouvel atelier de forge d’une surface bâtie comprise entre 30 000 m² et 40 000 m² sur un foncier d’une superficie d’environ 10,5 hectares, appelé « Feu de Verse », situé dans la zone industrielle du Creusot et appartenant à Framatome.

Le site retenu pour le nouvel atelier de forge est mitoyen du centre technique de Framatome et se situe également à proximité des autres sites de Framatome au Creusot et notamment de la forge existante.

 

Les caractéristiques de Forge+

L’atelier de fabrication de lingots : une partie des lingots (en inox et carbone) nécessaires à l’activité de la forge (les plus gros, d’environ 450 tonnes), serait produite au sein de cet atelier. Le procédé consiste à fondre des électrodes en acier par électroconduction pour créer ces lingots. L’autre partie des lingots serait fabriquée par l’usine d’ArcelorMittal Industeel présente au Creusot.

L’atelier de forgeage : une fois les lingots réceptionnés chauds ou fabriqués par Framatome, ils seraient portés à très haute température pour respecter les propriétés mécaniques requises, puis forgés sous une presse afin de leur donner la forme voulue et de leur apporter les propriétés mécaniques adéquates.

L’atelier d’usinage : la phase d’usinage permettrait d’amener les pièces forgées aux dimensions précises requises par tournage ou fraisage. 100 % des « copeaux », matière retirée des pièces forgées, seraient recyclés et réemployés dans le processus de fabrication des lingots par ArcelorMittal Industeel.

Le projet se déroulerait en deux phases : la première pour être en mesure de produire 1,5 réacteur EPR/EPR2 par an, et la seconde pour augmenter les capacités de production à 2 réacteurs par an grâce à l’installation des moyens d’usinage supplémentaires.

 

ZOOM sur les alternatives au projet étudiées

1/ Le «scénario zéro» ou une forge de moindre capacité : l’absence de réalisation du nouvel atelier de forge contraindrait Framatome à recourir massivement à la sous-traitance, notamment avec le forgeron japonais JSW, pour atteindre l’objectif de production de 200 forgés par an, nécessaire pour la production de deux réacteurs EPR/EPR2 par an. Cette dépendance pourrait entraîner des retards et des risques financiers pour le programme de développement du parc nucléaire français, surtout si JSW venait à prioriser ses besoins nationaux. L’alternative consistant à construire une nouvelle forge de capacité de production plus petite ne permettrait pas non plus de résoudre ce problème de recours à la sous-traitance étrangère.

2/ Les alternatives en termes d’implantation géographique : plusieurs sites ont été évalués, mais le site «Feu de Verse» a été retenu pour sa capacité à se connecter au réseau ferroviaire, sa surface disponible, sa proximité avec d’autres sites de Framatome et le site d’ArcelorMittal Industeel, ou encore de par la présence d’emplois et compétences adaptés sur le bassin industriel du Creusot.

3/ Le recours à des technologies alternatives au forgeage : des technologies telles que la fabrication additive et la compression isostatique à chaud, ont également été considérées. Cependant, ces technologies ne sont pas encore suffisamment matures pour produire en série des pièces conformes aux réglementations des équipements sous pression nucléaire, et leur exploitation industrielle à grande échelle n’est pas envisageable avant 30 à 40 ans.